Un autocar chargé de voyageurs arrive en ville et en l'absence de Boyd, Donna et Kenny font de leur mieux pour avertir les nouveaux venus du danger qui rôde et de l'impossibilité de fuir. Victor et Tabitha explorent les souterrains sous la ville tandis que Boyd est transporté dans un nouvel endroit où il fait une rencontre lourde de conséquences.

Il y a un an débarquait en toute discrétion sur Epix (quoi?) devenue MGM+ (ah, d'accord) From, série à mystères mystérieux qui reprenait la plupart des ingrédients de base de séries à mystères mystérieux: un groupe de personnages d'horizons différents coincés dans un lieu dont ils ne peuvent s'échapper malgré tous leurs efforts et confrontés à toutes sortes de phénomènes inquiétants. Le principal d'entre eux étant les attaques nocturnes de créatures à figure humaine arborant un rictus à faire frémir le Joker et qui laissaient derrière eux des cadavres éventrés et dévorés qu'on ne cachait pas sous un voile pudique. Des créatures qui prenaient en plus un malin plaisir à jouer avec la nourriture. Cette première saison réussissait son coup: présenter un lieu lugubre et dangereux, suffisamment de personnages différents pour promettre des drames à n'en plus finir et surtout, multiplier les interrogations et les pistes. On nous lâchait en plein suspense avec plusieurs groupes éclatés laissés dans des situations périlleuses tandis qu'un bus entier promettait un petit renouvellement de population.

On reprend donc où l'on en était resté tout en faisant connaissance avec les nouveaux venus, certains n'étant là que pour fournir quelques victimes supplémentaires aux monstres dans des séquences horrifiques du plus bel effet. Pour ceux qui ont la chance de survivre au massacre initial, trois se distinguent: Elgin, apparemment doté d'un petit pouvoir de seconde vue dont l'utilité reste à démontrer, Randall, le rebelle paranoïaque qui va mettre une couche de pagaille supplémentaire et Mari, la compagne de Kristi qui la croyait disparue corps et bien. Sa présence n'est d'ailleurs pas sans soulever quelques questions car combien de chance y avait-il qu'elle tombe dans le même piège? S'ajoutent des personnages qui ont droit à quelques lignes de dialogues mais dont on ne sait pas trop que faire: la conductrice du bus qui ne peut s'empêcher de culpabiliser ou la vieille dame un peu fofolle, qui maintiennent leur présence sans jouer de rôles véritables dans l'intrigue.

Intrigue plus tarabiscotée que jamais. Obtient-on des réponses aux questions qui se posaient? Il serait plus juste de dire qu'on a quelques informations supplémentaires, sur la mère de Victor, sur l'importance du phare déjà entraperçu, sur des apparitions d'enfants qui sont probablement au cœur du mal initial. Un monstre est vaincu mais la parade que les protagonistes pensent avoir trouvé contre ses semblables ne semble pas efficace. Et en contrepartie de cela, des questions, toujours plus de questions (le monsieur prisonnier? Ce qu'il a dans le sang et transmet à Boyd? Le mot répété par les gamins dans les visions de Tabitha? La symbolique de la danseuse dans sa boite à musique, au-delà du cliché de films d'horreur?)

C'est peu de dire que les scénaristes semblent vraiment se complaire dans cette accumulation d'interrogations livrant pour l'instant très peu en retour. Néanmoins, ils continuent de le faire avec efficacité car on persiste à vouloir connaître les réponses, voire un peu de sens apparaître dans cet univers, ses origines possibles, celle des visions qui frappent certains personnages, les limites des pouvoirs de l'entité qui régit l'endroit s'il y en a une. C'est bien cela qui maintient l'intérêt car les personnages, sans être trop antipathiques à quelques exceptions près (Randall décroche vite la palme, Jade est un peu plus supportable cette saison), ne sont guère charismatiques et trop nombreux pour que l'on se soucie vraiment des états d'âme de chacun, voire de la plupart, quand ils ne concernent pas des questions de survie ou des quêtes de réponses.

From continue discrètement son petit bonhomme de chemin et se suit avec un plaisir certain, en grande partie dû à des scènes horrifiques distillées régulièrement. Reste à savoir si on ne nous mène pas en bourrique, nous appâtant avec l'arrivée régulière d"éléments intrigants qui ne déboucheront peut-être que sur une annulation ou une résolution loin d'être à la hauteur de toutes les théories possibles.