Trot, une petite fille, et son ami le capitaine Bill sont entrainés par un tourbillon dans une grotte sous-marine. Ils s'en échappent grâce à un étrange oiseau et après quelques péripéties, atterrissent au Jinxland, gouverné par un vilain roi. Heureusement, Glinda dépêche l'Épouvantail à leur secours.

Pour exaucer les vœux de ses petits lecteurs, dans ce neuvième livre du cycle d'Oz, L. Frank Baum relève un défi audacieux: un crossover dont l'impact ne sera détrôné que bien des décennies plus tard par Avengers. En effet, accrochez-vous, Trot et le Captain Bill vont rencontrer les habitants d'Oz! J'espère que vous étiez bien assis. Pour ceux qui ont passé plus d'un siècle dans une grotte, je prend la peine d'expliquer que Trot et Captain Bill sont les protagonistes de deux romans de Baum écrits avant Oz et qui sont tout autant entrés dans la légende: The Sea Fairies et Sky Island. Dans ce dernier les héros rencontraient Button Bright qu'on a déjà croisé dans The Road to Oz et qui fait également ici son grand retour.

Je me moque, je me moque mais The Scarecrow of Oz est un bon cru, passé les premières pages où l'on nous demande de suivre des personnages qu'on ait censé connaître et apprécier sauf que non. Une fois à Jinxland, on a un méchant usurpateur, une princesse amoureuse qu'on veut marier de forces, une affreuse sorcière et si l'Épouvantail prend son temps pour arriver, il se rend vraiment utile contrairement à TikTok dans l'opus précédent. Les personnages d'enfants, notamment les jeunes héroïnes, sont tous un peu interchangeables, avec notamment une tendance à manquer de tact sans que personne ne s'en formalise. Ici, c'est par exemple le cas de Button-Bright (plus complètement insouciant que vraiment stupide contrairement à The Road to Oz) dont on dit que Trot et Bill l'apprécient entre autres choses pour sa politesse mais qui dit sans filtre tout ce qui lui passe par la tête. Difficile d'être poli dans ces conditions. Les héros font aussi preuve d'un dédain assez inexplicable pour Pon l'aide-jardinier, ne comprenant pas ce que la princesse Gloria lui trouve alors qu'il n'a rien de déplaisant, et hormis son rang elle n'a pas démontré qu'elle lui était supérieure.

The Scarecrow of Oz était parait-il le tome préféré de L. Frank Baum. On peut comprendre pourquoi car bien qu'un spectateur moderne reste probablement de marbre face à la rencontre entre personnages de différents univers de l'auteur, c'est un des volumes où les dangers semblent les plus concrets et la mécanique un peu moins visible.