Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Glass Onion: une histoire à couteaux tirés
Le milliardaire Miles Bron invite son petit cercle d'amis dans sa superbe villa sur une île privée aux larges de la Grèce pour une murder party dont il sera la victime. Se joint au groupe le célèbre détective privé Benoit Blanc et tout se met en place pour que le jeu commence. C'est alors qu'un véritable meurtre est commis.

À Couteaux tirés avait été l'une des bonnes surprises de l'année 2019, un whodunit au premier abord des plus traditionnels mais qui abandonnait le point de vue de l'enquêteur pour adopter celui d'un personnage qui tentait de brouiller les pistes pour éloigner les soupçons à son égard, jusqu'à ce que le récit revienne sur des rails plus classiques pour donner à son limier l'occasion d'exposer son raisonnement et de démasquer le coupable. Le casting plein de visages familiers était fort agréable et en émergeait notamment Daniel Craig en détective privé à l'accent déroutant et bien plus attentif qu'il en avait l'air. De quoi donner envie de le voir élucider de nouveaux mystères et deux suites n'ont pas tardé à être annoncées. Hélas, pas de sorties sur grand écran pour elles, puisqu'il s'agira désormais d'exclusivités Netflix. Quel monde.

Ce second opus, Glass Onion s'ingénie à son tours à revisiter le genre en en modifiant la structure habituelle. Après le meurtre dans la vénérable demeure familiale, voici le meurtre au soleil, dans une spectaculaire villa en Méditerranée où se rassemble une bande de vieux copains qui ont en fait de bonnes raisons de nourrir des rancœurs envers leur hôte encore plus riche qu'eux. Alors qu'À couteaux tirés s'ouvrait sur la découverte du cadavre, il faudra attendre cette fois une bonne heure pour assister à un décès dans des circonstances étranges mais la présentation des personnages, des lieux et Benoit Blanc jouant les trouble-fêtes empêchent l'ennui de poindre. C'est tout de même à ce moment-là que Rian Johnson bouscule enfin les conventions de ce qui ressemblait jusque-là aux bases du whodunit habituel: la victime n'est pas celle que l'on attend, le suspect le plus évident n'est pas celui que l'on croit, un long flashback donne un nouvel angle à tout ce qui a précédé et démasquer le ou la coupable n'est alors pas si compliqué, la difficulté est d'avoir les moyens de le ou la faire condamner.

Tout cela se termine dans un final étonnamment pyrotechnique et destructeur mais comme le reste soigneusement amené tout au long des scènes précédentes. On peut se dire néanmoins que c'est un peu trop, tout comme le film, qui atteint les 2h20 tout de même, est un peu trop long pour son propre bien. Le flashback par exemple tout en apportant son lot de surprises et une nouvelle perspective casse le rythme jusque-là bien rodé du long-métrage. Les personnages rassemblés sont évidemment des caricatures, d'ultra-riches ici, à commencer par le personnage de Miles Bron mais en même temps, quand on voit qui a pu servir de principal modèle, est-on si éloigné de la réalité ou encore en deçà de celle-ci?

Les whodunit à l'écran sont généralement l'occasion de rassembler un casting plein de noms connus et l'on voit ici s'amuser Edward Norton en milliardaire odieux, Dave Bautista en masculiniste maté par sa maman, une Janelle Monae à l'humeur vengeresse ou encore Kate Hudson en modeuse écervelée. On peut trouver complaisante la manière dont Johnson intègre aussi des caméos pour le caméo: d'Angela Lansbury à Stephen Sondheim en passant par Serena Williams (encore que dans son cas, sa présence témoigne de l'opulence du personnage de Miles) mais on s'en amuse et l'effet de surprise peut fonctionner au moins au premier visionnage.

Rian Johnson continue avec Glass Onion sur sa lancée d'À Couteaux tirés en insufflant un peu de désordre apparent dans un genre qui nécessite d'être bien ordonné pour qu'il se tienne et mystifie le spectateur sans lui donner l'impression qu'on se paie sa tête. L'excès menace parfois, comme l'impression de ne pas être tout à fait aussi malin que ça le voudrait mais cela reste diablement efficace.
potion préparée par Zakath Nath, le Mercredi 28 Décembre 2022, 16:51bouillonnant dans le chaudron "Films".