Alors que la guerre menace, James Herriot est plus préoccupé par son mariage imminent, sa nouvelle place d'associé de Siegfried et une vaste campagne de dépistage de la tuberculose qu'il a décidé d'entreprendre. Pendant ce temps, Tristan se rapproche de la fille d'un vétérinaire concurrent.

All Creatures Great and Small n'est pas une série qui s'ingénie à cultiver le secret, une série qui invite les téléspectateurs à spéculer, à échafauder des théories pour comprendre ce qui peut bien véritablement se tramer. On y suit le quotidien tragi-comique d'un cabinet de vétérinaires de campagne à la fin des années 30, avec ses joies et ses peines, ses paysans bourrus et ses châtelaines excentriques. Pourtant, un mystère plane et demeure toujours au bout de trois saisons. Comment, mais comment avec maintenant plus de vingt épisodes au compteur, l'équipe s'est-elle débrouillée pour tourner dans les Yorkshire Dales et ne garder que des prises se déroulant par un grand beau temps? Pas un nuage menaçant à l'horizon, pas une fine bruine, même les épisodes de Noël enneigés ne donnent pas la moindre idée du rude climat qui prévaut dans la région.

C'est bien la seule interrogation que suscite cette série car le reste est dans la lignée des précédentes saisons: bien qu'on ne rigole pas tous les jours, entre les menaces d'épidémies qui peuvent mener un troupeau à sa perte et leur fermier à sa ruine, la guerre qui est sur le point d'être déclarée à l'Allemagne nazie et les soucis personnels des protagonistes, on maintient le spectateur dans un petit cocon rassurant. Il n'y a pas un personnage vraiment mauvais, tout au plus peu commode, les malentendus sont généralement vite dissipés et tout le monde se réunit en fin de journée autour de la bonne cuisine de Mrs Hall pour se dire que tout de même, on s'aime bien tous et on a bien travaillé.

Siegfried va essayer d'aider un cheval brisé nerveusement, James tester des troupeaux susceptibles d'abriter la tuberculose, dont celui de son nouveau beau-père (drame en vue), Tristan continuer de prouver qu'il est moins inconsistant qu'il en a l'air tout en comptant fleurette à une jeune femme, on sait que l'aîné des Farnon va élever le ton mais qu'au fond il a bon cœur et que sa colère envers son associé ou son petit frère ne dure jamais, tandis que Mrs Hall va affronter des ennuis personnels avec dignité.

Néanmoins, on laisse penser que la saison prochaine pourrait recéler un peu plus de tragédie, notamment avec le fils de Mrs Hall dans la marine mais il faudra attendre, comme il faudra attendre de voir ce que la petite fille qui arrive dans l'épisode de Noël (on commence à abriter des enfants venant de villes susceptibles d'être bombardées) réserve vraiment et si tout ce qui tourne autour d'elle va rester aussi sucré, ne serait-ce que son jeu.

Tout cela peut sembler insupportablement niais et un brin répétitif. La beauté des paysages et le casting éminemment sympathique font cependant de All the Creatures Great and Small une parfaite série feel-good bien qu'on puisse imaginer une saison 4 un peu plus sombre mais certainement pas au niveau de la météo.