Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Quand la Ville Dort
À peine sorti de prison le "docteur" Riemenschneider décide de monter un coup audacieux: le cambriolage d'une des plus anciennes et respectées bijouteries de la ville. Une équipe est réunie, composée de membres à la fiabilité variable. Le jour dit, le plan tourne à la catastrophe.

C'est Noirvember et si j'en suis déjà à la moitié des films prévus cette année, cela me laisse le temps de faire un petit détour par la lecture. Bon, soyons franche, même sans défi à me fixer, j'aurais lu le bouquin en question parce que c'est un W.R.Burnett que Folio Policier ressort en poche ce mois-ci. Qui a servi de base au film de John Huston du même nom dont je parlerai bientôt, sauf imprévu. Quand la Ville Dort, donc, publié à la fin des années 40, décrit un casse qui tourne mal et le destin des criminels qui ont couru le risque de commettre le forfait: Riemenschneider,le cerveau libidineux de la bande, Dix le tueur texan, Gus, bossu défenseur des chats qui va servir de chauffeur, Louis le perceur de coffres, Cobby le bookmaker chargé de rassembler l'équipe et Emmerich, respectable avocat censé amener les fonds et négocier une remise de peine à celui qui a donné le tuyau sur ce coup fumant depuis sa cellule. On est naturellement ici bien loin de John Dortmunder et ses comparses dont les coups farfelus ont des résultats malheureux et inattendus mais qui ne manquent pas d'amuser le lecteur. Il s'agit ici d'un roman noir de la plus belle eau, offrant une galerie de crapules dont certains peuvent susciter la sympathie comme Gus ou Louis mais qui sont surtout pathétiques à l'instar de Cobby, trouillard et pas très malin, Emmerich qui tente de doubler tout le monde sans en avoir les capacités ou même Riemenschneider, génie criminel obsédé par les (très) jeunes femmes. On croise aussi les épouses et les maîtresses, ignorantes des plans de leurs compagnons mais qui vont aussi subir les conséquences de leurs actes.

Burnett oblige, c'est rythmé et nerveux, peuplé de personnages imparfaits et inquiétants comme Dix le tueur qui ne rêve que de retourner dans sa campagne. On ne s'attarde pas tellement sur la préparation du coup, qui se déroule et déraille vite. La galerie de personnages est réussie mais ce qui ressort encore plus c'est la ville en toile de fond. La "jungle d'asphalte" du titre américain. Située dans le Middle West, non nommée, en proie à une criminalité contre laquelle le nouveau directeur général de la police Hardy entend bien lutter, elle est étouffante, oppressante sans pourtant que Burnett se lance dans de longues descriptions: l'inquiétude d'un chauffeur de taxi à laisser descendre un client dans un quartier mal-famé, le souhait de Dix de s'en éloigner pour retrouver son patelin d'enfance, une échappée qu'il réussira mais trop tard dans les dernières pages, étonnamment émouvantes... Pas de digressions, de longueurs mais une efficacité constante pour faire vivre un monde en quelques images frappantes.

Les vieux films noirs ont souvent eu tendance à éclipser les romans dont ils ont été tirés, trop souvent épuisés après des premières éditions parfois traduites de manière incomplète et fantaisiste. Quand la Ville Dort vaut le détour sur papier et on ne peut que se féliciter de voir l’œuvre de William R. Burnett être remise en avant ces dernières années, que ce soit ses westerns ou comme ici un excellent roman noir.
potion préparée par Zakath Nath, le Lundi 14 Novembre 2022, 18:53bouillonnant dans le chaudron "Littérature".