Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Jurassic World: le Monde d'après
Les dinosaures, lâchés sur le continent, sont amenés à vivre dans un sanctuaire créé par Lewis Dodgson, président de Biosyn. Ses motivations n'ont cependant rien d'altruiste. Owen et Clare d'un côté, Ian, Alan et Ellie de l'autre vont être conduits dans sa réserves des Dolomites et confrontés une fois de plus aux animaux préhistoriques.

Il sera dit que je ne serai allée voir aucun des troisièmes volets d'une trilogie Jurassic au cinéma. Je suis indulgente quand on me promet des dinosaures et je n'avais pas détesté Jurassic World qui trouvait un semblant de propos dans un côté meta certes appuyé mais surtout donnait à voir le fantasme de dinosaures semant la panique dans un parc en pleine activité. Jurassic World: Fallen Kingdom était déjà plus compliqué. La réalisation de Juan A. Bayona délivrait une poignée de scènes inspirées mais le scénario était une véritable offrande déposée sur l'autel de la connerie. Aussi, se déplacer en salle pour près de 2h30 d'un spectacle qui semblait rassembler les travers des précédents films sans aucun avantage ne me séduisait pas. Suis-je déçue finalement de ne l'avoir rattrapé que sur petit écran? Non. Le film a pour lui de beaux effets spéciaux avec des dinosaures toujours aussi saisissants bien qu'il devienne difficile de s'émerveiller devant des effets spéciaux en 2022. J'ai fait le tour des points positifs. Du point positif.

Rien ne va par ailleurs. Incapable de montrer vraiment un monde apocalyptique du fait de la libération des dinosaures, on règle vite le problème en les cantonnant dans un enclos et on survole ce qui aurait pu être neuf comme le trafic d'animaux à Malte. On ramène comme méchant Dodgson, l'homme qui corrompait Nedry dans le premier Jurassic Parkpour obtenir des embryons. Désormais joué par Campbell Scott plutôt que Cameron Thor, il ressemble vaguement à un croisement entre Christophe Lambert et Elon Musk et n'impressionne absolument pas. Son plan diabolique tente de faire tomber le film dans le thriller industriel sans succès. Les protagonistes sont à l'avenant. Maisie est censée être un enjeu important mais il est difficile de s'intéresser à cette gamine et ses tourments existentiels alors qu'elle ne donne aucun signe de s'interroger sur ses actes après avoir provoqué une crise et des morts en libérant les dinosaures. De même, la culpabilité de Clare comme dans le précédent volet se dirige davantage vers les gentils dinosaures que ses frères humains dont elle a pu provoquer la fin. Chris Pratt se la pète toujours autant en Owen et les vétérans de la première trilogie Jurassic sont à la peine. La présence de Grant est d'ailleurs totalement forcée car elle ne se justifie que pour le réunir enfin à Ellie, ses connaissances en paléontologie n'ont aucune importance dans l'intrigue.

Henry Wu que les précédents volets avaient fait passer de personnage ultra-secondaire à savant fou, se rachète ici une conduite pour offrir une solution confuse au problème des sauterelles de Dodgson. Ce dernier ressort la mousse à raser hébergeant des capsules pour embryons sans raison aucune à part le clin d’œil et d'ailleurs, la fibre nostalgique joue à plein et dans le vide: l'apparition du giganotosaure tente de marcher sur les traces de celle du T-Rex dans Jurassic Park (plan de la patte et du dino en entier, ici inversée, personnages autour de la voiture et fumigène) mais elle se révèle molle et marque plus que jamais la différence entre un réalisateur de génie et un faiseur lambda. On veut à tout prix faire du T-Rex le sauveur dans les dernières secondes mais c'était surprenant dans Jurassic Park parce qu'il apparaissait sans prévenir quand tout semblait perdu. Cela avait même du sens dans Jurassic World dans lequel les dinosaures classiques reprenaient le pouvoir face à une aberration comme l'Indominus Rex. Ici, la lutte contre le giganotosaure sonne comme un passage obligé et se prolonge alors que les héros ont déjà pris la fuite comme s'il y avait le moindre enjeu dans cette victoire.

Même la conclusion n'a aucun sens et donne l'impression que deux fins différentes ont été tournées et que plutôt que d'en choisir une, les deux ont été mélangées: à l'instar de la fin du Monde Perdu (parce qu'on tourne vraiment en rond) on montre les dinosaures cantonnés à une vallée où ils vont pouvoir vivre en paix loin des hommes. Deux secondes plus tard, on nous sert un discours sur la cohabitation entre espèces à laquelle il faut se faire en toute humilité, avec des dinosaures évoluant aux côtés d'animaux contemporains, comme si la situation depuis la fin du précédent film n'avait pas changé d'un iota.

Hors l'argent bien présent à l'écran avec des créatures toujours aussi bien fichues, cet ultime, espérons-le, Jurassic World n'a pas grand chose pour lui et démontre surtout que ce n'est pas seulement les dinosaures dont il faut éviter de prolonger l'existence au-delà du raisonnable, les franchises à succès aussi.
potion préparée par Zakath Nath, le Dimanche 23 Octobre 2022, 13:47bouillonnant dans le chaudron "Films".