Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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The Gilded Age, saison 1
À la mort de son père, Marian s'installe chez ses tantes Agnès et Ada, issues de la grande bourgeoisie new-yorkaise. En face de chez elles viennent d'emménager les Russell, une famille de nouveaux riches dont le père, George, a fait fortune dans les chemins de fer. Agnès voit d'un mauvais œil leur ascension sociale mais l'ambitieuse Bertha Russell, de son côté, entend bien se faire accepter par la haute société.

À l'époque où Downton Abbey cartonnait à la télévision, son créateur Julian Fellowes avait évoqué l'écriture d'une préquelle narrant la rencontre entre Cora Levinson et Robert Grantham, série qui lui aurait permis d'aborder une période qui l'intéressait particulièrement: le "Gilded Age", période de prospérité aux États-Unis à la suite de la Guerre de Sécession durant laquelle de riches industriels ont émergé et se sont imposés dans la haute-société de l'époque. En fin de compte, Downton Abbey a préféré se tourner vers le futur en se poursuivant sur grand écran mais rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme et Fellowes n'a pas abandonné son idée, tout en lui donnant une indépendance par rapport à son précédent succès.

Si l'on a suivi Downton Abbey, on ne sera pas dépaysé malgré le changement de siècle et de continent: on retrouve les maîtres et les domestiques qui ont chacun leurs soucis, des grandes dames snobes à la langue acérée et même une alliance entre une femme de chambre mécontente et le personnage homosexuel bien que les rapports de classe et leurs motivations diffèrent de celles de Baxter et Thomas. HBO a mis les petits plats dans les grands pour bien rendre à l'écran la splendeur du mode de vie des Russell: costumes, décors, c'est un plaisir pour l’œil, et tout est accompagné par une musique sautillante composée par Harry et Rupert Gregson-Williams. Peut-être parce que la série était d'abord prévue sur NBC, peut-être parce que ce n'est pas le tempérament de Fellowes, The Gilded Age est pour l'instant beaucoup plus soft que ce à quoi la chaîne nous a habitués (une scène de nudité en neuf épisodes), ce qui n'est pas un défaut.

Cette première saison présente une importante galerie de personnages (l'épisode d'introduction ne dure pas moins d'1h20 pour se familiariser avec les principaux protagonistes) et tous n'ont pas le même degré d'intérêt. Les jeunes premiers, Larry Russell et Raikes, sont ainsi assez fades, les personnages masculins qui émergent sont surtout George Russell, "baron voleur" impitoyable avec ses concurrents et père et mari aimant (Morgan Spector ne manque pas d'allure mais joue un peu trop la même note du sourire en coin détendu et narquois) et Oscar, fils d'Agnès cherchant à faire un beau mariage de façade pour maintenir son train de vie et ne pas attirer les soupçons sur son homosexualité (Blake Ritson est dans son élément mais peu surprenant, du coup, au point de même recycler ses lunettes de soleil funky de Da Vinci's Demons, la seule chose qui méritait de survivre à cette série, il faut le reconnaître).

Le contexte est suffisamment riche pour aborder des sujets divers, en dehors des intrigues amoureuses et des contrariétés de la domesticité. On voit ainsi l'arrivée de l'électricité à travers une scène féérique particulièrement réussie, le personnage de Peggy permet de parler de la place des Afro-Américains de l'époque, en butte au racisme même quand ils menaient une vie bien bourgeoise, et évidemment ce qui passionne le plus Fellowes et la raison d'être de la série, l'affrontement entre ancienne et nouvelle fortunes. Dans le rôle de Bertha Russell, Carrie Coon en impose, tout comme Christine Baranski dans celui d'Agnès Van Rhijn. Leur confrontation est toutefois indirecte la plupart du temps et Bertha se confronte plus souvent aux relations d'affaires de son mari avec en ligne de mire la fameuse Mrs Astor qui donne le la dans la haute société. Que Julian Fellowes ait prévu un mariage entre Oscar et Gladys Russell ou plus probablement entre Marian et Larry, nul doute qu'elles s'affronteront plus régulièrement à l'avenir.

Bien que la comparaison avec Downton Abbey soit inévitable et semble parfois recherchée par des éléments de scénario similaires, cette première saison de The Gilded Age tient son rang sans rougir. Il lui manque peut-être une vraie montée en puissance au cour des neufs épisodes qui la composent, le ton parait souvent trop confortable pour vraiment s'inquiéter du sort des personnages. Néanmoins, elle s'apprécie comme un gros bonbon, un rendez-vous hebdomadaire agréable à défaut d'être bouleversant.
potion préparée par Zakath Nath, le Mercredi 23 Mars 2022, 19:44bouillonnant dans le chaudron "Séries tv".