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Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Mr. Capone: The Real - and Complete - Story of Al Capone
Né à New-York alors que le XIXe siècle touche à sa fin, Alphonse Gabriel Capone se lance rapidement dans une carrière criminelle. Après avoir quasiment battu à mort un membre d'un autre gang, il gagne Chicago où il devient rapidement le bras droit du gangster Johnny Torrio puis son successeur. Désormais à la tête d'une bonne part des trafics de la ville, Capone bénéficie d'une notoriété inégalée, ce qui ne l'empêchera pas de voir son empire chuter. Des décennies après, il est encore parfois compliqué de faire la part entre la réalité et le mythe.

Dans l'esprit collectif, Al Capone est probablement le gangster par excellence, en tout cas si l'on se cantonne à ceux ayant sévi dans la réalité et pas uniquement sur grand et petit écrans. La seule personnalité historique à avoir eu droit à une apparition dans un album de Tintin, incarné à la télévision et au cinéma à plusieurs reprises avec des bonheurs divers et qui charrie derrière lui un mélange de faits et de légendes dont on ne sait plus parfois séparer le vrai du faux: adversaires assassinés à coup de batte de base-ball, tombé pour ne pas avoir payé ses impôts, condamné à plusieurs centaines d'années de prison par l'accumulation de toutes ses peines, ou plus bizarrement à l'origine de la date de péremption sur les bouteilles de lait... Pourtant, quand on se penche sur son cas, on s'aperçoit que son règne a finalement été fort bref (il avait à peine 32 ans quand il a été envoyé en prison) et sa sortie bien peu spectaculaire (une fois libre, il a fini ses jours entouré de sa famille à mourir très gracieusement de la neuro-syphilis). Qu'est-ce qui a bien pu le distinguer des autres affreux qui ont émergé à l'époque pour lui valoir de marquer ainsi les esprits, encore aujourd'hui?

Pendant les premiers chapitres de cette autobiographie, le mystère reste entier tant le sujet a l'air d'un personnage de second plan dans sa propre histoire. Ce n'est pas fondamentalement gênant, la description de la vie dans les bas-quartier de la Grosse Pomme dans les premières années du vingtième siècle ne manque pas d'intérêt mais tout de même, le peuple exige des réponses. Capone entre donc au service de Johnny Torrio, d'abord comme videur dans un bar et attire l'attention de son chef avant que ce dernier ne parte pour Chicago, puis travaille pour Frankie Yale avant de rejoindre Torrio, lui-même sous les ordres de Big Jim Colosimo, afin de l'aider dans ses nobles activités de raquetteur, proxénète et bientôt, avec la Prohibition, de trafiquant d'alcool. Son premier coup d'éclat semble d'avoir choisi Yale comme tueur quand Torrio a désiré évincer Colosimo puis les règlements de compte entre gangs se succèdent, en particulier contre ceux du Northside, le tout alors que Chicago a pour maire un populiste corrompu de première classe, Bill Thompson (qui a gagné une campagne à base de slogan du type "America First" et paraissait considérer que son principal adversaire n'était pas celui inscrit sur les listes électorales mais le roi George V). Ce n'est qu'une fois Torrio plus ou moins à la retraite qu'on arrive à cerner un peu mieux Capone, qui ne rechignait pas devant une bonne dose de publicité et soignait son image publique, ce qui explique peut-être en partie l'intérêt et la fascination qu'il a suscité là où certains de ses collègues jugeaient préférable de rester le plus discret possible. On revient également sur le travail d'Eliot Ness et de ses collègues et sans grande surprise, c'est moins spectaculaire que ce que les fictions (ou Ness lui-même quand il a fait le récit de sa vie) en ont rapporté: Shoenberg appuie bien sur le côté réellement incorruptibles de Ness et de ses acolytes et sur le travail abattu pour coincer le gangster mais avance qu'ils n'ont jamais été mis en danger ou menacé par Capone, qui avait suffisamment de problèmes sans être impliqué dans l'assassinat d'agents fédéraux qui auraient été de toutes manières immédiatement remplacés.

On se perd parfois dans les victimes des affrontements entre bandes (notamment lors du retour à New York de Capone où son fils adoré devait se faire soigner), il y a parfois des anecdotes savoureuses (notamment lorsqu'il s'agit d'O'Bannion, le gangster-fleuriste qui avait une vraie vocation pour cette honnête profession mais quand les criminels mettaient un point d'honneur à organiser pour les leurs des obsèques opulentes et riches en couronnes et bouquets, ça tombait tout de même très bien d'en être le fournisseur - jusqu'à son propre enterrement) mais finalement tout cela n'est ni très glorieux ni très glamour. Bien qu'à ce sujet, on voit déjà l'intérêt du monde du spectacle pour le gangstérisme, les vedettes passant par Chicago faisant parfois preuve d'une grande curiosité pour celui qui était devenu un genre d'attraction locale. Quant à Capone, il aura passé plus de temps en prison (une bonne dizaine d'années, y compris à Alcatraz) qu'à faire la loi dans la ville des vents.

L'histoire vraie de Capone, peut-être, je ne connais pas assez le bonhomme pour repérer des erreurs ou des incohérences. L'histoire complète, peut-être pas, on en découvre tous les jours et Robert J. Shoenberg n'aborde pas certains sujets, ne serait-ce que pour démentir les légendes ou les idées reçues(comme ces fameuses bouteilles de lait...). Il s'agit cependant d'une biographie recherchée et prenante qui éclaire à la fois sur le personnage de Capone, son entourage et son époque.
potion préparée par Zakath Nath, le Samedi 11 Septembre 2021, 19:15bouillonnant dans le chaudron "Littérature".