Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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The Lost Gallows
--> A London Mystery
En visite à Londres, Henri Bencolin apprend lors d'une soirée au Brimstone Club avec ses amis Jeff Marle et sir John Landervorne que l'un des membres du club, Nezam El Moulk, a reçu un paquet contenant une potence miniature et se sent menacé. Peu de temps après, l'homme est enlevé et un message signé Jack Ketch prévient qu'il sera exécuté dans les heures qui suivent.

Jusque-là, les auteurs que j'avais pu lire dans la collection British Library Crime Classics m'étaient de parfaits inconnus. Seul le nom de John Dickson Carr me disait vaguement quelque chose, bien que je n'aurais pas pu jusque-là citer un titre de lui, mais j'avais du le voir mentionné auprès d'autres romanciers incontournables du genre. Il s'agit aussi, pour l'instant, du seul américain que j'ai croisé dans cette collection (logique, vu qu'il est question de British Library). L'intrigue se déroule à Londres, le héros est français et seul le narrateur, Jeff Marle, partage sa nationalité avec son créateur, bref, on reste dans un cadre très européen.

J'avais souvent critiqué, au cours de mes avis sur les précédents livres que j'avais lu dans cette fameuse collection, le fait que les enquêteurs étaient souvent très peu caractérisés et transparents. Ce n'est pas le cas ici, Bencolin appartient à la catégorie des limiers qui ont souvent un temps d'avance sur leurs comparses qu'ils ne se gênent pas pour utiliser sans leur en dire trop, il est également pour le moins sardonique et à première vue cynique avec une allure à la Méphistophélès qui donne l'impression qu'il résout des crimes pour le défi intellectuel plus que pour la justice, ce qui est trompeur. Sherlock Holmes n'est pas toujours très loin même s'il ne donne pas de démonstrations virtuoses de ses pouvoirs de déduction d'entrée de jeu. Ses réflexions sont parfois amusantes notamment au cours d'un débat concernant la formule selon laquelle la réalité est plus étrange que la fiction.

Quant à l'enquête, elle offre ce qu'il faut, un mystère à première vue insoluble mais tout trouvera une explication pas trop tirée par les cheveux avant la fin, avec un suspense qui court jusque dans les dernières pages. L'ambiance participe beaucoup à la réussite du livre, avec ce Londres prisonnier du brouillard et où les apparitions des potences ont l'air fantasmagoriques à souhait. On est parfois à la lisière du fantastique et si l'on peut douter du fait qu'un Égyptien du XXe siècle accorde foi aux Dieux antiques et leurs pouvoirs de le maudire, la découverte de la tombe de Toutankhamon est suffisamment fraiche dans les esprits pour qu'on comprenne que Carr ait joué sur cette mythologie. Petite anecdote amusante: lors de la première édition du livre, les dernières pages donnant la résolution étaient scellées. Les lecteurs étaient invités à briser le sceau pour découvrir la conclusion ou, s'ils résistaient au suspense, retourner le livre en librairie pour se le faire rembourser. Le volume présent ne comporte pas un tel marché mais le roman est suivi d'une courte nouvelle de Carr, The Ends of Justice où l'on retrouve Bencolin et sir John. Le récit est sombre et l'on ne comprend pas trop les motivations du coupable (en tout cas elles m'ont échappée) mais le bonus est toujours plaisant.

Cette première incursion de ma part dans l’œuvre de John Dickson Carr est en tout cas concluante avec une intrigue prenante et une atmosphère parfaitement angoissante.
potion préparée par Zakath Nath, le Vendredi 18 Juin 2021, 17:19bouillonnant dans le chaudron "Littérature".