Uhtred s'est établi avec Gisela et mène une vie de famille tranquille quand le neveu du roi Alfred, Æthelwold, lui rend visite et lui raconte que le fantôme d'un guerrier dane lui a prédit qu'ils seraient tous les deux rois, lui de Wessex, Uhtred de Mercie. Malgré son serment envers Alfred, le plus viking des guerriers saxons n'est pas à l'abri de la tentation.

Après une aventure en Northumbrie qui lui avait permis de se venger de quelques-uns de ses vieux ennemis (hormis son usurpateur d'oncle Ælfric, toujours bien au chaud à Bebbanburg), la route d'Uhtred va le conduire en Mercie, alors qu'Alfred donne sa fille Æthelflæd en épouse à Æthelred, cousin d'Uhtred qui doit tenir la région tout en restant lui même sous le contrôle d'Alfred. Vous suivez? Bref, Æthelred, que l'on avait brièvement croisé dans le premier tome, n'est guère sympathique. Cornwell avoue d'ailleurs dans une petite note en fin d'ouvrage qu'il s'est montré injuste à son égard bien qu'il soit au moins avéré que son mariage n'était pas heureux. Néanmoins, dans le cadre d'une fiction, on a toute latitude pour jouer avec l'idée que les grands hommes d'autrefois ne débordaient pas forcément des qualités pour lesquelles ils sont connus mais savaient assurer leur promotion auprès des générations futures.

Cornwell a également ainsi latitude pour donner à son héros l'occasion de briller puisque Uhtred va devoir pallier aux insuffisances de son arrogant cousin. On ne peut pas dire que le bonhomme évolue beaucoup d'un tome à l'autre et comme il raconte son histoire une fois dans son grand âge, tout indique que sa mentalité restera peu ou prou la même. On a donc toujours le même Uhtred, parfois superstitieux et crédule et qui navigue entre ruse et gros bourrinage selon les besoins, ce qui lui gagne parfois de bons amis mais plus souvent de fidèles ennemis (qu'il méprise tout en admettant qu'ils ont généralement de solides raisons de l'accuser de certaines exactions).

Ce quatrième tome, si l'on n'est pas trop rebuté par la personnalité de son personnage principal, se dévore comme les précédents tandis que l'on continue à montrer comment le roi Alfred pose ses pions pour réaliser sa grande ambition, créer un vrai grand royaume d'Angleterre.