Hester Why obtient un poste d'infirmière dans une demeure isolée de Cornouailles. Elle doit s'occuper de Miss Pinecroft, une vieille dame paralysée après une attaque. Les deux femmes cachent chacune un terrible secret et les superstitions des domestiques ne contribuent pas à instaurer une ambiance sereine. Peu à peu, Hester commence à soupçonner qu'il pourrait y avoir du vrai derrière les croyances locales.

Troisième roman de Laura Purcell après The Silent Companions et The Corset, ce dernier, comme ses prédécesseurs, s'inscrit dans la lignée du gothique victorien, toujours avec deux personnages féminins de milieux différents mais aux expériences douloureuses, et un lecteur qui comme elles se demande ce qu'il doit croire: à une explication totalement rationnelle aux événements décrits ou à une véritable incursion du fantastique?

Ici, ce sont les fées que l'on accuse de tous les maux quand Hester prend son nouveau poste. Elle-même arrive cependant avec un lourd bagage et l'on découvre un personnage compétent à la base mais torturé, possessif envers ses charges successives au point d'avoir causé un drame, ce qui ne va pas arranger sa paranoïa. On ne sait donc pas si l'on doit se fier à ce qu'elle raconte (elle pense porter malheur mais l'on sait qu'au moins une fois ce sont ses actions et pas une malédiction qui ont conduit à une tragédie, qu'en est-il du coup des autres fois?) et les propos de son entourage ne sont pas forcément à prendre pour argent comptant non plus. En parallèle, on découvre l'histoire de Louise Pinecroft, quarante ans plus tôt, elle aussi aux prises avec les "fées" alors qu'elle accompagne son père médecin dans ses recherches pour guérir de la phtisie.

Comme avec The Corset, Purcell ne parvient pas à égaler la réussite de son premier roman. Les deux intrigues, malgré un thème commun, ne s'entremêlent pas suffisamment pour que celle concernant Louise n'apparaisse pas un peu superflue (on aurait pu la deviner à travers le parcours d'Hester, par exemple). Hester est plus intéressante bien qu'il ne soit pas aisé de la trouver sympathique et se retrouve mise de côté trop longtemps. La conclusion parait ensuite un peu rapide.

Laura Purcell parvient néanmoins toujours aussi bien à poser une ambiance inquiétante, avec ces héroïnes prisonnières, d'une manière ou d'une autre, et à qui l'on souhaite de trouver une échappatoire.