Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Midsommar
--> spoilers
Marquée par un terrible drame familial récent, Dani accompagne son compagnon Christian et les amis de celui-ci dans un voyage en Suède, où ils vont passer quelques jours dans une petite communauté s'apprêtant à célébrer des rites ancestraux alors que le solstice d'été approche. L'accueil est chaleureux, l'ambiance paisible jusqu'à ce que...

Quand on a livré un premier film remarqué et remarquable comme Hérédité on est forcément attendu au tournant, d'autant qu'Ari Aster s'aventurait cette fois-ci davantage sur le terrain de l'horreur folklorique, ce qui était plus qu'intrigant. Il y a pas mal de points communs entre les deux films: une héroïne fragilisée psychologiquement, éloignée de son entourage le plus proche, une vision de la famille, sous toutes ses formes, pour le moins traumatisante. Un rythme lent, des cadres particulièrement soignés, et une scène choc qui sort de la torpeur qui manque de s'installer et sert de pivot au métrage. On y ajoute une pointe d'humour très noir à l'occasion. Néanmoins, Midsommar est sans doute un peu plus difficile à appréhender que Hérédité.

Toutes les péripéties sont annoncées à l'avance, dès l'image inaugurale, et le destin des personnages est ensuite régulièrement pré-figuré par des illustrations ou au détour d'un dialogue. De ce fait, l'intrigue peut paraître trop balisée mais il faut peut-être y voir un sens d'inéluctabilité: tout est déjà joué, ils ne sont pas bêtes de ne pas comprendre où ils ont mis les pieds, à part l'un d'eux, mais c'est justement sa fonction d'être "l'idiot", et le fait qu'ils soient régulièrement sous substance justifie aussi leur manque de réactivité par moment. On est un peu dans un bad trip où on serait conscient que quelque chose cloche sans avoir la force d'y faire quoi que ce soit.

Le cauchemar éveillé tient aussi dans les rapports entre les membres du groupe: le copain de Dani ne demande qu'à la larguer, ses amis l'y poussent, mais la tragédie qui la frappe l'empêche de le faire quand il le veut sans qu'il se montre pour autant aussi prévenant qu'elle en a besoin. Mark ne pense qu'à son petit plaisir et se fiche du reste, Josh est obnubilé par sa thèse et Christian néglige à la fois Dani et se montre aussi faux-jeton envers Josh... La communauté Hårga, sous des airs paisibles, cache une réalité particulièrement violente, et les explications données ne collent même pas (le rituel ne peut avoir lieu tous les 90 ans puisque l'on voit de nombreuses photos des différentes reines de mai, par exemple). Le choix d'Ingemar quant à ses "invités" ne parait pas innocent quand on écoute les différentes versions de sa rencontre avec Connie... Bref, même le prétexte des différences culturelles et leur bienveillance envers Dani ne tiennent pas face à un examen et l'hypocrisie est toujours de mise.

Cela conduit donc à une fin qui mène l'histoire jusqu'au bout de sa terrible logique, avec une héroïne dont on se demande si elle atteint une sorte de paix dans son sentiment d'appartenance et en brûlant littéralement son passé ou si elle n'est finalement encore une fois que la victime d'une manipulation, mais à laquelle elle s'abandonne pleinement.

Malgré sa longueur et sa lenteur, Midsommar reste prenant dès son ouverture marquante et esthétiquement, c'est encore une fois très beau et maîtrisé. Ari Aster confirme donc l'essai tout en donnant l'impression qu'on ne sait pas très bien, une fois sorti de la salle, de ce à quoi on a assisté.
potion préparée par Zakath Nath, le Mardi 13 Août 2019, 11:39bouillonnant dans le chaudron "Films".