Les Hôtes du parc se sont rebellés contre leurs créateurs et Dolorès mène la guérilla. Maeve, de son côté, choisit de revenir à Westworld pour retrouver sa fille.

Il y a environ deux ans, la première saison de Westworld avait débarqué en fanfare avec un premier épisode séduisant, de gros moyens, un joli casting, mais plus on avançait, plus il y avait de quoi être dubitatif. Si certains passages étaient mémorables, l'intrigue s'avérait très alambiquée, trop par rapport à l'impact des surprises qu'elle était censée amener. De plus, l'histoire générale, finalement assez simple, était extrêmement délayée puisqu'il fallait attendre dix épisodes pour qu'enfin les robots se révoltent, et encore, non sans avoir été amenés à le faire par Ford, ce qui semblait en contradiction avec l'idée d'une prise de conscience personnelle conduisant au soulèvement.

La deuxième saison serait-elle l'occasion de gommer les défauts tout en conservant les qualités? Malheureusement non, au contraire. Les temporalités différentes dans la première saison, si elles avaient été repérées par une partie des spectateurs, étaient tout de même plutôt habiles. Ici, tout l'arc narratif de Bernard devient confus et lassant, au point où l'on ne se soucie même plus de savoir s'il tient debout ou pas, sans qu'une telle complexité se justifie, à part pour un twist dans le dernier épisode qu'on nous explique tout de même juste avant qu'il ne devrait éclater.

Il y a toujours de grands moyens. On nous sert par exemple des éléphants et un tigre pour une incursion de dix minutes dans une section du parc consacré au Raj. Les passages à Shogun World, bien qu'ils ne fassent pas spécialement avancer l'intrigue tout en étant une étape pour Maeve, sont plutôt sympathiques et le recyclage de scénario amusant compte tenu des origines de films comme Les Sept Mercenaires ou Pour une poignée de dollars.

On répond également a une question qui me chiffonnait en saison 1: comment croire qu'une technologie pareille soit uniquement utilisée pour un parc de loisir? Mais comme dans le récent Jurassic World: Fallen Kingdom, c'est une chose de prendre cet élément en compte, une autre d'y apporter une réponse satisfaisante.

Certains épisodes tirent en longueur, bénéficiant d'une durée de plus d'une heure sans qu'on en voit la justification, mais d'autres s'avèrent réussis, le huitième offrant notamment une jolie parenthèse dans le récit.

Bien que Westworld soit toujours très séduisante sur la forme, cette saison 2 n'est donc pas spécialement rassurante, et on peut se demander si la série a de quoi tenir la longueur sur les cinq saisons initialement prévues alors que tout semble avoir été dit et que les raisons de rester au parc sont pour le moins minces, tandis que s'en éloigner n'aurait pas grand sens non plus.