Au repos en bord de mer, Luther se voit contraint de reprendre du service dans son unité alors qu'un tueur en série cannibale sème la terreur dans Londres. Comme si cela ne suffisait pas, il doit élucider un vieux cas qui refait sur face tout en cherchant à découvrir la vérité concernant le sort d'Alice.

La conclusion de la saison 3 aurait pu marquer un terme définitif à la série, mais Neil Cross a tout de même livré une saison supplémentaire, fort concise puisqu'elle ne comporte que deux épisodes. À l'issue de ceux-ci on peut se demander s'il s'agit d'un épilogue ou d'un moyen de relancer la série sur d'autres bases, en s'éloignant du personnage d'Alice et en introduisant une nouvelle flic destinée à remplacer le pauvre Justin.

En attendant de savoir si ou quand Luther reviendra, la saison 4 offre trois intrigues croisées. On a tout d'abord le serial-killer de service, ce qui donne l'impression qu'on ne peut faire deux pas dans Londres sans tomber sur un émule de Jack l'Éventreur. C'est John Heffernan qui s'y colle en cannibale et j'aime John Heffernan mais il faut bien avouer qu'il ne sera pas le psychopathe le plus mémorable de la série et qu'à la longue le recours à ce type de personnage qui laisse un nombre considérable de victimes en peu de temps avant d'être coincé finit par lasser.

Pour le reste, on accueille avec plaisir Rose Leslie qui depuis Game of Thrones enchaîne les rôles de jeunes femmes n'ayant pas froid aux yeux tandis que Laura Haddock campe une mystérieuse personne qui aimerait que Luther élucide une affaire classée depuis des années, mais qui ne joue peut-être pas totalement franc-jeu. Et bien sûr, Luther étant ce qu'il est avec ses méthodes délicates, il se met aussi à dos un gangster de la vieille école.

Tout cela est bien gentil mais finalement presque anecdotique. Luther est égal à lui-même, la traque du tueur est bien menée et le reste s'intègre sans problème mais le tout manque de saveur, de véritable renouveau et on compte surtout sur les retrouvailles avec le personnage pour faire la blague sans rien proposer de bien neuf.

Et ce sera sans doute toujours un plaisir de pouvoir retrouver John Luther de temps à autre à l'occasion d'une enquête. Mais la fraîcheur brute de la première saison s'est évaporée et sans être une série confortable comme Meurtres au Paradis, Luther lorgne ici vers un aspect à peine moins routinier.