Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Everest
Rob Hall et Scott Fischer, alpinistes expérimentés, dirigent chacun des expéditions commerciales dans l'Himalaya. Ils décident néanmoins de joindre leurs forces pour guider leurs groupes au sommet de l'Everest le 10 mai 1996. Un violent orage éclate avant qu'ils aient pu regagner leur campement.

Quand un film se base sur un fait réel, je ne vais pas crier au spoiler si quelqu'un à le malheur de révéler quelque chose que je ne savais pas. Néanmoins, il est parfois agréable de débarquer dans une salle de cinéma comme une grosse ignorante. Ça a été le cas pour Rush où je savais que cela tournait autour de la rivalité entre Hunt et Lauda, mais ne connaissant pas les détails de leur carrière en général et de la saison 76 en particulier, j'ai été complètement prise par les rebondissements de leur affrontement. Si Everest est loin d'être le même coup de cœur, il m'a fait le même effet de ce point de vue: je savais seulement que cela retraçait l'histoire d'alpinistes escaladant l'Everest et pris dans un terrible orage, sans plus. Aussi, je m'attendais à un film édifiant sur la grandeur de l'instinct de survie humain, sur l'entraide, un grand exploit du guide héroïque... Or, ce n'est pas du tout cela.

La mise en place prend un temps important mais nécessaire, mais une volonté de ne pas trop romancer fait que les personnages sont assez peu creusés. Il y a la Japonaise, le Texan, le facteur, le guide, le rival... Mais à une ou deux exceptions, on n'apprend pas grand chose de plus. De plus, on se perd parfois un peu. Par exemple, on appelle un personnage Neal à plusieurs reprises, à un moment donné je reconnais Tom Goodman-Hill dans le groupe... mais ce n'est que rentré chez moi en zyeutant IMDB que j'ai appris que c'était lui qui jouait Neal. Le fait que les personnages se baladent en doudoune et sont souvent hirsutes n'arrange pas les choses. Alors certes, on les identifient à la couleur des vêtements, mais la nuit, tous les chats sont gris. À cela, même si le réalisateur prend soin de détailler toutes les étapes lors de l'ascension, dans la seconde partie, j'étais tout de même paumée vis-à-vis des positions des uns et des autres.

Néanmoins le réalisateur sait mettre la montagne en valeur, aidée par une 3D qui évite les effets ostentatoires tout en donnant la profondeur de rigueur vu les paysages. De plus, il y a une sécheresse dans le traitement du sort des différents personnages là où des envolées lyriques auraient été plus attendue, ce qui rend d'autant plus brutale et cruelle certaines séquences. Le casting fait du bon travail même si on se demande l'intérêt de demander à de gros noms comme Keira Knightley ou Robin Wirght de jouer les épouses inquiètes devant leur téléphone, scènes qui n'ont pas dû demander un investissement énorme de leur part.

Le film n'essaie pas non plus de donner une morale ou de juger ses personnages. Est-ce que le drame aurait pu être évité si le groupe était descendu à l'heure? Est-ce qu'un des cafouillages (cordes pas installées par les sherpas nécessitant qu'on perde du temps à les mettre, problème de bouteilles d'oxygène à moitié vide sans qu'on sache pourquoi, Rob Hall emmenant un client affaibli jusqu'au sommet alors qu'il a dit lui-même que s'il disait qu'on n'était pas en état, il n'y avait pas de discussion possible...) a été fatal ou est-ce la somme d'un peu tout? Tout ceci ne va de toute façon pas convaincre les sceptiques des excursions commerciales de leur bien-fondé, et même si je comprend le désir de relever de tels défis, j'avoue avoir été assez agacée de voir un hélicoptère prendre d'énormes risques pour sauver une personne (pas sûre qu'autant d'efforts aient été déployés pour quelqu'un d'une autre nationalité ou d'un autre compte en banque), d'autant que c'était le seul personnage que je trouvais vraiment difficile à encadrer. J'ignore si le portrait est fidèle à la réalité, si on a voulu le rendre antipathique ou si ce sont des détails anodins pour d'autres qui m'ont prises à rebrousse-poil, mais dès le départ j'ai senti que j'aurais des difficultés à faire preuve d'empathie (même si en voyant ses doigts et son nez noirci j'ai quand même eu mal pour lui).

Malgré une certaine confusion le film se révèle suffisamment tendu dans sa deuxième partie pour tenir en haleine, et si j'avais jamais envisagé de me lancer dans l'alpinisme, ça m'en aurait guéri (même sans tempête meurtrière. La cascade de glace, ça m'a suffi, merci).
potion préparée par Zakath Nath, le Mercredi 14 Octobre 2015, 22:25bouillonnant dans le chaudron "Films".