Alice a désormais dix-neuf ans, et son expédition au Pays des Merveilles n'est plus qu'un rêve oublié alors qu'elle doit se résoudre à épouser un jeune lord dégénéré. Plutôt que de répondre à sa demande en mariage, elle préfère suivre un lapin blanc, et se retrouve une nouvelle fois à chuter dans un terrier.

Contrairement à ce que le titre laisse entendre, il ne s'agit pas d'une adaptation du livre mais d'une suite à la fois au Pays des Merveilles et à De l'autre côté du Miroir. J'étais dubitative face aux photos dévoilées, mais finalement j'ai trouvé l'ensemble très joli. Malheureusement, l'histoire ne suit pas vraiment. Comme on ne peut pas vraiment, contrairement aux livres, empiler les scènes sans queue ni tête les unes après les autres, on a jugé bon d'introduire une intrigue comme fil rouge, avec un enjeu, ce qui se comprend. Dommage que ce soit une intrigue si souvent rebattue. La méchante reine, la reine légitime, le bon peuple opprimé qui se range derrière une élue annoncée par une prophétie: on a déjà vu ça cent fois, c'est presque Narnia avec les personnages de Carroll. Et cela n'empêche pas finalement le côté empilement de scènes décousues au début. La deuxième partie possède heureusement un meilleur rythme.

Le casting est haut de gamme, que ce soit les personnages du Pays des Merveilles ou les autres, pour le peu qu'on les voit (je ne pensais pas voir Lindsay Duncan, donc bonne surprise!) mais assez limités dans les possibilités qu'on leur offre. Comme souvent, les méchants sont les plus intéressants, et Helena Bonham-Carter est en forme. Derrière ses airs ridicules de princesse niaise de contes de fées disney, Anne Hattaway laisse entrevoir un petit côté inquiétant, mais cela reste trop effleuré. Dans le rôle titre, Mia Wasikowska n'est pas mauvaise mais affiche si souvent un air buté qu'il est dur de la trouver vraiment attachante.

Le film est finalement un divertissement sympathique mais très balisé, l'inverse même du monde absurde et surprenant de l'auteur.