La vie de Bella Swan a repris son cours ordinaire, autant qu'il est possible quand on fréquente un vampire! Après un nouvel incident, Edward estime pourtant préférable de la quitter, pour son bien. Bella déprime des mois avant de se rapprocher de Jacob Black, qui semble aussi cacher un secret.

Un des avantages de New Moon sur le premier tome de la série de Stephenie Meyer, Twilight, c'est qu'Edward est absent pendant la majeure partie de l'histoire, ce qui diminue le nombre de fois où son visage est qualifié de parfait, de divin, d'angélique, car quand il est présent, l'auteur ne se prive pas de nous rappeler à quel point sa beauté est surhumaine, des fois qu'on l'oublierait. Aussi, on en apprend un peu plus sur les Quileutes, et sur les Volturi, évoqués dans le premier tome. L'univers n'est pas encore d'une richesse et d'une complexité ébouriffantes, mais on peut espérer plus de développement dans les deux derniers tomes.

À part ça, je ne suis toujours pas convaincue. Si le personnage de Bella, bien qu'agaçant par moment, arrivait à être attachant dans le premier livre, c'est moins le cas ici. D'accord, elle déprime, ce n'est pas drôle, mais elle est assez peu intéressante et il est donc difficile de comprendre ce que les mecs lui trouvent. On devine à peu près tout avec un temps d'avance sur elle, et elle n'est pas toujours cohérente (après avoir été prévenue par Laurent que Victoria veut lui faire la peau, elle est terrorisée à l'idée que celle-ci s'attaque à elle ou son père, mais pas du tout à l'idée que Laurent soit toujours en circulation. Et quand Jacob lui annonce la mort de Laurent, elle éprouve un soulagement indicible, avant de comprendre, après le lecteur, que Victoria est toujours dans le coin... Elle s'inquiète à l'idée que Jacob risque sa vie pour sa petite personne, et deux pages plus loin plonge d'une falaise par un temps pourtant pas idéal...). Ajoutons à ça des malentendus qui poussent les amoureux à agir de façon complètement folles, éperdus de douleurs qu'ils sont à l'idée de l'abandon ou de la mort de l'être aimé: Roméo et Juliette semble être ici la référence, la pièce est d'ailleurs maintes fois évoquée, mais ça met surtout en relief le fait qu'on est loin de Shakespeare. Enfin, j'imagine qu'il est dur d'apprécier une grande histoire d'amour à sa juste valeur quand on n'arrive à ressentir aucun attachement pour les protagonistes de ladite histoire.

Je donnerais quand même une chance à la série en lisant le prochain tome, mais il a tout intérêt à relever le niveau.