Mara trouve la maison de ses rêves, et peu importe qu'on l'informe de son passé sinistre et des événements étranges qui ont fait fuir les précédents occupants: elle qui a vécu son enfance dans une famille de spiritualistes convaincus est vaccinée contre les histoires de fantômes. Son scepticisme va cependant être mis à rude épreuve.

Entre le Bentley Little et ce roman-ci, cela se voit que j'étais dans une période "je ne sais pas quoi lire mais meublons entre deux livres un peu plus exigeants"? Me revoilà donc avec un petit Darcy Coates et son domaine de prédilection: la maison hantée. Ce que j'ai lu d'elle était jusque-là très classique dans les mécanismes de la frousse et le thème était déjà rebattu avant que l'autrice ne sorte deux romans par an sur le sujet. Néanmoins, elle se débrouillait toujours pour amener quelque chose d'inattendu au détour d'un chapitre.

Ici pourtant, on a l'air de se cantonner à tous les tropes les plus courants: la maison coup de cœur que l'on achète et que l'on ne peut se permettre d'abandonner car on y a mis toutes ses économies; le scepticisme forcené de l'héroïne qui la pousse à ignorer tous les signes avertisseurs; l'agente immobilière avide de vendre qui ne dit pas l'entière vérité sur le passé du lieu; les médiums pas vraiment compétents qui interviennent; la chaise à bascule qui se balance toute seule; un tueur à la hache... N'en jetez plus.

Coates pense toutefois à justifier certains comportements: aussi pénible soit-elle car on sait que l'on est dans une histoire de fantôme, la réticence de Mara à l'admettre tient à une enfance compliquée entourée de spiritualistes perchés qui l'ont maintenu au ban de la société. Il est cependant difficile de ne pas la trouver agaçante, avec son petit ami parfait qui a toujours raison et se met en quatre pour l'aider malgré elle, ce dont elle ne lui est pas reconnaissante avant la dernière ligne droite où elle admet tous ses torts envers tout le monde. Elle se rattrape à la fin et l'on a enfin droit à un twist. Je mentirais en prétendant l'avoir vu venir, je n'en ai pas cherché un, mais la révélation est somme toute logique mais peu surprenante.

Les romans de Darcy Coates sont décidément pour moi les bouche-trous par excellence. Ils n'en demeurent pas moins fascinants car on se demande toujours combien de fois l'on peut raconter la même histoire avec quelques variations jusqu'à faire l'intégralité de sa carrière littéraire dessus.