Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Mozart, l'opéra rock: Acte I
Wolfgang Mozart, musicien prodige, vit mal l'arrivée au pouvoir à Salzbourg du prince-archevêque Colloredo qui bride sa créativité. Il part avec sa mère en quête d'un poste lui permettant de s'épanouir et commence par une halte à Mannheim où il fait connaissance avec la famille Weber.

Lorsque comme moi l'on s'intéresse à Salieri, le compositeur, l'homme, mais aussi ce que la fiction en a fait, il y a quelques œuvres incontournables: Mozart et Salieri de Pouchkine qui n'a certes pas lancé la rumeur d'empoisonnement par envie mais a contribué à asseoir la légende noire; Amadeus de Peter Schaffer et Milos Forman, qui l'a encore davantage renforcée tout en suscitant un regain de curiosité pour le musicien maltraité; et enfin, de par sa popularité durable en France mais aussi en Asie, Mozart, l'opéra rock, une production de Dove Attia et Albert Cohen, piliers de la comédie musicale à la française du XXIe siècle. Je me devais malgré mes réticences d'y jeter un coup d’œil et j'ai pris mon temps pour en parler avant de me dire qu'autant le faire à travers un recap complet plutôt qu'un simple article car j'avais des choses à en dire et mine de rien c'est plus amusant même si cela demande un investissement que je ne réserve généralement qu'à quelques séries triées sur le volet.

Posons d'abord le contexte: je suis rétive aux comédies musicales de ce type. Passé quelques chansons de Starmania et Belle de Notre-Dame-de-Paris que j'ai chantonné comme toutes collégiennes des années 90, c'est un univers qui ne m'attire pas, voire qui me repousse, auquel je suis en tout cas hermétique. Et le concept-même d'une comédie musicale sur Mozart me paraissait aberrante: adapter un classique de la littérature ou une page de l'Histoire de France est déjà une gageure. Associer Mozart, consacré génie de la musique, à des tubes variétoches, c'était soit d'une arrogance incroyable, soit suicidaire, soit les deux. Autant dire que j'avais zappé le phénomène à l'époque, tout au plus savais-je qu'une chanson s'intitulait L'Assasymphonie. Quand j'ai sauté le cap l'année dernière, ma première réaction devant le spectacle a été d'en être affligée, pas tant pour les chansons que pour le livret et le jeu d'acteur de certains chanteurs.

Et pourtant... Outre le fait de trouver certaines chansons accrocheuses dans leur genre, en y repensant, en y revenant prudemment, je n'ai pas trouvé cela dépourvu de tout intérêt. D'où la volonté de ne pas balayer le spectacle d'un méprisant "c'est d'la merde". L'idée d'en faire un recap m'a travaillée, histoire de critiquer et d'ironiser, oui, sans froisser les fans je l'espère, mais aussi de départager le vrai du faux et de parler un peu de certains choix faits et de comprendre pourquoi ils ont été fait. D'autant que j'ai regardé (ou survolé) d'autres comédies musicales bien d'chez nous entretemps et disons que je comprends désormais pourquoi celle-ci fonctionne et a été un succès et d'autres non (au hasard, Cindy). Donc en avant pour le recap du premier acte!

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On admire la typo très Skyblog. Ah, les années 2000, si proches et déjà si éloignées!

Notons que le spectacle a été mis en scène par Olivier Dahan, qui en a réalisé lui-même la captation. Je me base sur la captation de 2009. J'ai parcouru celle de 2011 et j'ai surtout constaté, outre le re-casting de Constance (Claire Pérot a laissé la place à Diane Dassigny), le groupe de rock près de la scène a été escamoté et les chanteurs principaux ont pris de l'expérience dans leur jeu: Mikelangelo Loconte ne se met pas à crier pour un oui pour un non et Florent Mothe a l'air plus détendu. Néanmoins, c'est cette version que je connais le mieux et qui me semble plus intéressante car plus brute. Je m'excuse pour la qualité des screencaps, je ne suis pas partie sur de la HD!

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Un violoneux arrive pour nous poser le contexte après avoir joué quelques notes. Bon, le contexte, c'est à quel point Mozart est prodigieux, premier concerto à cinq ans, premier opéra à onze ans, blablabla, à 17 ans le monde lui appartient sauf que... le Prince-archevêque de Salzbourg casse sa pipe et l'austère et terrible Colloredo PREND LE POUVOIR!!! (oui alors on se calme, c'était pas un coup d'état...) N'empêche que la mise en scène y va à fond avec les lumières rouges sang et le Dies irae du Requiem de Momo qui retentit dans toute sa puissance. Bonne nouvelle: il y a du Mozart dans cette comédie musicale sur Mozart. Mauvaise nouvelle en revanche pour la première chanson originale qui va passer après ça.

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C'est tellement excessif par rapport à l'événement réel que c'est tout de même fort drôle, à croire que Colloredo était l'empereur Palpatine en personne mais ça plonge dans le spectacle. C'est tout de même symptomatique d'un phénomène qui dépasse Mozart, l'opéra rock et qui remonte à plus d'un siècle en arrière: toutes les personnes qui ont pu un jour contrarier Mozart ont été plus ou moins diabolisées dans l'imaginaire collectif, Salieri n'est que la victime la plus emblématique. Et Colloredo pour n'avoir pas été le patron idéal qu'il fallait à Mozart, en a été réduit à ça. C'est bien pour cela que je voulais revenir en détail sur cette comédie musicale, pour voir quels vieux schémas elle reproduisait et où elle en différait.

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Colloredo vient de recevoir une lettre de Mozart, le fils, qui veut faire une tournée en Europe et Colloredo, évidemment ça ne lui plait pas, le petit insolent doit travailler pour lui et composer ce qu'il dit. Et si le fils s'en va, dit-il au père de Mozart, Leopold, toute la famille se fera virer. Leopold Mozart est interprété par Solal. Albert Cohen, Solal... Non, ce n'est pas Belle du Seigneur, c'est Mozart, l'opéra rock! Donc on y est, première chanson, Penser l'impossible.

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C'est Solal qui chante, vite rejoint par Maeva Méline qui joue Nannerl. Nannerl, ici, se contentera d'être une gentille sœur et une gentille fille sans aspiration propre, elle qui malgré ses capacités n'a pu faire carrière du fait de son sexe. Elle attire depuis quelques années l'attention au travers de romans et films et elle sera bientôt l'héroïne d'une série austro-allemande, Mozart/Mozart, qui s'annonce complètement perchée et dont je reparlerai forcément car il semble qu'elle s'y tape... Salieri! Futur plaisir-coupable? Suspense.

Mais revenons à nos moutons: ça commence assez mal, je ne sais pas s'il faut incriminer la prise de son mais je n'ai pas compris grand chose aux paroles et en les lisant... Le rapport avec l'action est ténu. Il faut préciser que contrairement à Starmania par exemple, les chansons ne sont pas l’œuvre d'un seul auteur, elles ont été conçues lors d'ateliers avec un travail de tri... L'avantage c'est que si l'on n'aime pas un compositeur, on n'a pas à subir son style tout du long. L'inconvénient est un manque de cohérence et parfois des chansons qui semblent casées là pour leur potentiel de vente en single et non pour leur rapport avec l'intrigue. Il y aura pire ensuite.

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Quoiqu'il en soit, Mozart en profite pour faire son apparition et se présente après avoir lutiné des donzelles (on est totalement dans le Mozart des Romantiques, libertin et incompris, la réalité était plus nuancée, voire toute autre). Mikelangelo Loconte avait déjà l'âge qu'avait Mozart à sa mort quand il a décroché le rôle et il continue de l'interpréter en Asie. Néanmoins, il a un enthousiasme juvénile qui fait la blague même s'il ne sait pas vraiment doser ses effets. Et il prendra souvent ce type de pose dans le spectacle.

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S'ensuit une conversation familiale: Mozart veut partir à l'aventure en Europe malgré les ordres de Colloredo, Leopold s'y oppose, mais la mère et la sœur interviennent en faveur de Wolfgang. Notons que l'intrigue prend de gros raccourcis temporels et ce n'est que le début: Mozart avait certes 17 ans quand Colloredo est parvenu au pouvoir mais il avait passé les vingt lors des voyages que l'on va voir. On ne peut pas en faire le reproche, il est nécessaire de compresser l'action mais dans l'acte suivant ça va vraiment être brutal. Puisque Leopold refuse de partir, sa mère décide qu'elle sera celle qui chaperonnera le fiston qu'on soupçonne de ne pas être encore capable de se débrouiller sans autorité parentale. Leopold accepte finalement mais avertit son rejeton qu'il a intérêt à prendre soin de sa mère à qui il tient plus que tout au monde. Pas besoin d'aller sur la page Wikipédia de Mozart pour savoir comment ça va se goupiller.

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Un sous-fifre (joué par Nuno Resende qui cumule plusieurs rôles et était la doublure de Loconte pour Mozart, ce que j'ai du mal à imaginer) avertit Palpato, pardon, Colloredine, pardon, Colloredo, que Mozart a fait fi de son interdiction et est parti pour Mannheim. Qu'à cela ne tienne, dit le Prince-Archevêque, qui est mesquin, méchant et moche, il a écrit au prince pour s'assurer que Mozart ne trouvera pas d'emploi là-bas, ça lui fera les pieds. D'ailleurs il déteste sa musique (et en plus, il n'a aucun goût).

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On enchaîne sur un interlude dans une auberge où un aubergiste entonne la bien nommée Chanson de l'Aubergiste. C'est très entraînant même si on cherche encore Mozart là-dedans. L'aubergiste est joué par Merwan Rim, habitué des productions Attia/Cohen mais toujours dans des seconds rôles (il était aussi doublure de Salieri). Il chante bien, il est beau gosse mais pour une raison que j'ignore il semble n'être jamais parvenu à la marche supérieure. Musicalement la chanson m'a rappelé Master of the House dans Les Misérables, le cadre de l'auberge doit jouer.

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Mozart et sa maman arrivent sur ces entrefaites et le premier distribue des partitions aux musiciens des lieux. Tout le monde se moque de son ambition de composer un opéra en allemand, et pourquoi pas en français, alors qu'on sait bien que les seuls bons opéra sont en italien. Grosse simplification ici: l'opéra en italien était certes à la mode, surtout dans les cercles aristocratiques, mais on a l'impression que Mozart est le premier à avoir cette envie d'allemand et à la concrétiser. Il n'a pas inventé le singspiel pour autant mais on y reviendra dans le deuxième acte. Quant à la scène lyrique française, elle avait ses spécificités mais attirait à l'époque des compositeurs de renom, notamment Gluck (et Salieri!). Mozart subit les moqueries d'un client joué par Yamin Dib, autre habitué de ces productions, spécialisé dans les rôles comiques. Il sait chanter mais il est avant tout comédien et dans ce spectacle en particulier on voit nettement la différence entre les comédiens de métier et les chanteurs qui ont pris quelques cours d'art dramatique en vitesse avant d'être jetés dans le grand bain. C'est un des gros points faibles, j'ai l'impression, des comédies musicales françaises par rapport à leurs homologues anglo-saxonnes: ces dernières privilégient des acteurs qui savent chanter là où l'on préfère des chanteurs qui ne savent pas forcément jouer.

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Mozart ne se laisse pas démonter et chante Le Trublion, histoire d'affirmer qu'il en est un, et un libre-penseur, et même un emmerdeur, et pour une fois la chanson semble en rapport avec ce qui se passe sur scène, ou en tout cas avec l'image qu'on a à cœur de donner de Mozart. On est censé croire que le chambard est tel que le guet intervient et Mozart et sa mère prennent la fuite.

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Le barouf a attiré l'attention d'un personnage qui a bien quinze ans d'avance sur la mode et qui se présente: Fridolin Weber, copiste au théâtre de Mannheim, qui se propose d'inviter Mozart chez lui et il l'aidera a diffuser sa musique. Mozart est ravi, sa mère méfiante et s'incruste donc dans l'invitation.

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Madame Mozart a raison de se méfier car le Fridolin n'est pas désintéressé et agissait en cheville avec son épouse: le but est d'attirer Mozart pour qu'il compose des airs spécialement pour leur fille Aloysia et en fasse une prima donna. Mozart a en effet rencontré la famille Weber à Mannheim, ce qui aura une importance cruciale dans sa vie privée. Les parents Weber étaient-ils à ce point comploteurs, vulgaires et arrivistes, je l'ignore mais Leopold Mozart s'en méfiait, ce qui a sans doute contribué à la mauvaise réputation que certains biographes leur ont fait. Comme on le voit, encore une fois on n'est pas dans l'invention pure mais dans la reprise de certains clichés avec une Cécilia Weber particulièrement Thénardier. La volonté n'est donc pas de casser les idées reçues mais de relater la légende Mozart de manière outrancière. On peut regretter le parti-pris mais on note qu'à partir du moment où il est adopté, les caractérisations sont finalement assez cohérentes à défaut d'être subtiles.

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Puisqu'on parle de subtilité, nous voilà donc chez les Weber ravi de recevoir les Mozart... avec une Constance qui joue Ah, vous dirais-je maman dans son coin pendant que sa mère présente deux de ses autres filles, Josepha et Sophie, qui se pressent autour de Wolfgang. Et comme Constance continue, sa mère lui gueule, il n'y a pas d'autres termes, d'arrêter. Je suppose que c'est censé rendre Constance sympathique et différente du reste de sa famille mais là on a en fait l'impression du type de personne qui fait semblant de rester dans son coin pour ne pas se mêler aux autres tout en se livrant à une activité qui va attirer l'attention sur elle. Bon, pour l'instant, c'est raté, Cécilia raconte des bêtises, Mozart en rit gentiment, tout se passe bien quand arrive...

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... La Reine de la Nuit! Ah non, c'est la fameuse Aloysia, mais le parallèle ne manque pas d'ironie quand on sait que le rôle a été créé par sa sœur Josepha. Aloysia, incarnée par Melissa Mars, se lance dans la chanson Bim Bam Boum tout en exécutant une chorégraphie d'automate. Allez, j'avoue: j'aime bien la chanson malgré des paroles qui me laissent parfois perplexes ("Je suis une femme mi-lune mi-homme"?) mais encore une fois, on sent une chanson pas forcément écrite pour le spectacle et qu'on y a inséré au chausse-pied mais qui aurait aussi bien pu atterrir dans un autre. Alors bon, on peut dire que oui, ça représente bien l'Aloysia qu'on nous montre qui se donne des airs vulnérables tout en étant totalement artificielle. Soit.

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L'impact est en tout cas considérable chez ce benêt de Mozart. Aloysia joue les timides en lui disant qu'elle aurait besoin de quelqu'un pour lui écrire des airs à interpréter pour la princesse d'Orange et aussitôt Mozart est ravi de s'exécuter, donc Aloysia est ravie, ses parents aussi, tout le monde est content. Tout le monde? Non! Deux personnes ne participent pas à la liesse générale!

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À ma gauche, Constance, qui chouine sur l'air d'Ah! vous dirais-je maman qu'elle est toute énamourée mais que l'homme de ses pensées ne lui accorde pas les siennes. Je dois dire que jusqu'ici je n'aime pas trop cette Constance et que je ne sais pas ce qui tient du personnage que l'on en a fait (la vraie avait l'air de ne pas manquer de personnalité) ou de l'interprétation de l'actrice qui jusqu'ici fait plutôt geignarde. Voir la version de 2011 si cela passe mieux ou pas.

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À ma droite, la mère Mozart qui écrit à son mari d'intervenir car Wolfgang est totalement tombé sous la coupe d'Aloysia et se consacre à faire avancer sa carrière à elle plutôt que la sienne.

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Toujours est-il que le travail conjoint de Wolfgang et Aloysia porte ses fruits et les voilà qui se produisent avec grand succès chez la Princesse d'Orange. Qui porte un cornet fraise-framboise-vanille sur le crâne parce que voilà. C'est peut-être le moment du point costumes, dont je n'ai pas trop parlés jusque-là. On a donc un joyeux mélange de ce qui ressemble à du XVIIIe siècle sans toujours trop en être, ce qu'il faut de détails anachroniques pour rappeler que certes ça se passe au temps jadis mais c'est un opéra rock on vous dit. Avec donc un Mozart à paillettes un peu glam. Et des excès comme la coiffe de la Princesse d'Orange, où on joue à fond la carte de l'acidulé. Et encore, il y aura plus bizarre dans le deuxième acte mais n'anticipons pas. La Princesse d'Orange s'intéresse à Wolfgang, c'est prometteur mais encore une fois l'ambiance va être gâchée.

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Tout d'abord par Constance-la-Chiale qui peste parce qu'Aloysia se pavane et que Mozart se presse à ses pieds. Aloysia le remarque et l'asticote en la traitant de jalouse ce que Constance nie, sauf que nous on sait que c'est vrai donc Constance qui n'assume pas en devient encore plus énervante. Et les deux sœurs de se crêper le chignon dans Six pieds sous terre avec des scuds du style "T'en as usé des miroirs,/ Tu te maquilles trop pour te voir" ou "Toi dans ta glace, tu n'es personne/ Juste le reflet d'une petite conne" ponctués de tirages de langues et de "na na na na" très matures même si elles ont l'air de regretter les insultes à mesure qu'elles les lancent.

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Cet échange d'une haute portée intellectuelle est interrompu par Madame Mozart qui apporte une lettre de Leopold pour le fiston. On l'enjoint à quitter Mannheim où il perd son temps avec les Weber: Colloredo s'est arrangé pour que les portes lui soient fermées là-bas, il doit donc tenter sa chance à Paris.

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S'ensuit J'accuse mon père une chanson pour Solal qui ne me convainc pas plus que la première durant laquelle apparait cependant un clown inquiétant (pléonasme) qui doit représenter les peurs de Mozart, enfin, ça a probablement un sens. Le clown est interprété par Merwan Rim que l'on a vu plus tôt.

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Il faut croire que cela fonctionne parce que Mozart décide de se mettre en route pour Paris. Aloysia est ravie de lui annoncer que grâce à lui elle a des engagements mais ça se gâte quand il annonce son départ, les Weber sont furieux et estiment qu'il les lâche (bon, je trouve qu'il a bien rempli sa part du contrat sans rien en retour mais on doit vraiment penser que les Weber sont des parasites et que donc Leopold a raison). Mozart jure cependant de revenir dans quelques mois pour retrouver Aloysia, ce n'est qu'un contretemps à leur grande histoire.

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Mozart arrive à Paris où il reprend la pose et c'est parti pour Tatoue-moi, le premier single à avoir été dévoilé au public pour vendre le spectacle et la vache, excusez-moi mais si j'avais entendu ce truc à l'époque, j'aurais eu encore plus d'a-priori sur cette comédie musicale qu'en tombant dessus dans le contexte. D'ailleurs le contexte, voilà, on revient à un des soucis des chansons: c'est casé-là pour avoir une chanson entrainante à cette minute-là vu que la précédente était plus grave mais Loconte pourrait aussi bien chanter À la pêche aux moules, ça aurait autant à voir avec la choucroute. Et surtout, la scénographie n'est pas dingue. Tout est terne, on aurait pu imaginer davantage de soin pour entourer ce qu'on avait vendu comme LA chanson-phare.

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Néanmoins, on en profite pour faire avancer l'action puisqu'on voit Mozart proposer des partitions, sans succès. En effet, le passage à Paris de Mozart a été un échec même s'il n'y a pas complètement chômé (symphonie, sonates et concertos mais pas d'opéras) et il n'y a trouvé aucun poste lui convenant, ce qui n'a pas hissé les Français dans son estime. D'aucun dirait qu'il s'y est mal pris, notamment en ne cherchant pas à solliciter Marie-Antoinette qui l'avait vu jouer enfant et protégeait les musiciens, venus d'Autriche notamment, mais ce qui est fait est fait.

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Professionnellement ça ne va pas fort, familialement, c'est la cata puisque maman Mozart clamse non sans avoir enjoint son fils à quitter cette ville maudite. Bref, alors comme maintenant, Paris c'est sympa à visiter quelques jours mais y vivre, pas possible mon bon Mozart. Tout cela est très poignant et tragique. Petite mention du baron Grimm en passant, les librettistes ont fait leurs devoirs.

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Aujourd'hui maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas. Ce qui est sûr c'est qu'un intermède dansé s'en est suivi, et c'était très bizarre, très grotesque, très Cour des Miracles. Sur une musique de valse qu'on entendait lors du générique de début, d'ailleurs. Si on aime les crossovers, on peut imaginer qu'il s'agit d'un numéro du Théâtre des Vampires, ça ne colle pas tout à fait mais à même pas dix ans près, on ne va pas chipoter.

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La dégringolade continue pour le pauvre Wolfgang qui rentre à Mannheim où Aloysia réussit parfaitement sa carrière, contrairement à lui pauvre loser, elle le lui fait bien comprendre et pose le dernier clou sur le cercueil: elle s'est mariée à un certain Joseph Lange (qui fait une apparition sous les traits de Nuno Resende). Notons que Joseph Lange a peint un portrait inachevé de Mozart qui pendant un temps était considéré comme le seul portrait du musicien adulte réalisé du vivant de celui-ci. Et lui et Aloysia ont divorcé.

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Mozart finit donc cet acte seul et abandonné mais il lui reste sa musique et il conclut en chantant Je dors sur des roses et ma foi, ça termine plutôt bien ce premier acte. Pourquoi ça n'a pas été un single je l'ignore parce que je trouve ça bien mieux que Tatoue-moi mais qu'est-ce que j'y connais.

Voilà qui conclut ce recap du premier acte, à bientôt pour le prochain!
potion préparée par Zakath Nath, le Lundi 21 Juillet 2025, 13:01bouillonnant dans le chaudron "Concerts/Théâtre/Opéra/Spectacles".