Guidée par l'Espérance, Rose Rouge décide de fonder une nouvelle Camelot, en basant son recrutement sur l'offre d'une seconde chance. Cela amène un conflit avec Blanche alors que les sbires de Mister Dark, Spratt et Holt, dévoilent peu à peu leurs véritables projets.

Avec cet avant-dernier tome de l'intégrale de Fables, on sent de plus en plus que l'on est proche de la fin. Quoique ce livre dépasse les 400 pages et il en sera probablement de même pour le suivant. Ce n'est cependant pas du luxe car il reste un paquet d'intrigues à conclure et Bill Willingham n'entend pas laisser ses personnages prendre du bon temps et se reposer sur leurs lauriers. L'Adversaire et Mister Dark vaincus, on pouvait penser que les Fables n'auraient plus affaire qu'au menu fretin facile à expédier. Pourtant, Holt et Leigh Duglas se mettent à agir chacun de leur côté et font en un seul tome un nombre de dégâts spectaculaires et dont on ne voit pas comment ils seront réparables. On nous annonce également un affrontement entre les sœurs Rose Rouge et Blanche, chacune recrutant de son côté tandis que le doux Ambrose pourrait être amené à jouer un rôle sinistre que l'on a pour l'instant du mal à imaginer. On perd quelques personnages de valeurs et l'on laisse entendre que de nouvelles menaces couvent.

Tout d'abord de manière plutôt humoristique dans le court récit Junebug où l'on croise sous Fableville des rats gigantesques qui tiennent à ce que l'on ne découvre pas leur existence mais ne s'y prennent pas de la meilleure façon. Ensuite dans La Racine et la Branche dans lequel Geppetto démontre qu'il est toujours aussi retors et n'a pas renoncé à retrouver sa place. Enfin dans Les Gars de la Bande, histoire d'une reconquête d'un des pays imaginaires, amusante et qui se termine sur une victoire mais laisse entendre que la pauvre Églantine risque de mal finir ou plutôt, de mal non-finir.

La fin de Fableville est régulièrement annoncée mais doit-on s'attendre à une terrible chute? Les Gars de la Bande laisse surtout entendre qu'elle disparaîtra faute d'utilité à présent que les contrées magiques sont libérées de l'Adversaire et des quelques lieutenants qui s'y sont maintenus après sa chute: de plus en plus de Fables vont quitter le Monde des Communs pour revenir chez eux. Néanmoins, les dangers sont suffisamment grands pour se dire que le répit ne sera que temporaire et qu'un nouveau cycle de fuite et de batailles pourrait arriver.

Vu le talent du scénariste pour faire souffrir ses personnages, en particulier Blanche et Bigby, nul doute que la fin sera au minimum douce-amère. Il sera en tout cas difficile de dire adieu à une série d'une telle qualité.