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Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Paddington au Pérou
À peine Paddington a-t-il obtenu son passeport britannique qu'il part pour le Pérou avec les Brown voir sa tante Lucy. La conduite de cette dernière inquiétait la mère supérieure de la maison de retraite des ours et quand Paddington arrive, elle a mystérieusement disparu. L'ourson et les Brown partent à sa recherche dans la jungle, remontant le fleuve sur le bateau d'un capitaine à l'hérédité chargée.

Dans un paysage où les films adaptant les personnages de livres pour enfants sont trop souvent des divertissements peu inspirés, visant davantage à remplir le tiroir-caisse qu'à faire de l'art, Paddington, sorti en 2014, avait été une très jolie surprise. Trois ans plus tard, le deuxième opus arrivait au moins à l'égaler, voire le surpasser. L'annonce d'un volet supplémentaire aurait alors due être accueillie avec confiance en une équipe qui a fait ses preuves. Au détail près que le réalisateur et coscénariste Paul King est parti s'occuper de Wonka en compagnie de son comparse Simon Farnaby (qui fait toutefois un caméo ici). Sally Hawkins a aussi décidé de se consacrer à autre chose et a passé la main dans le rôle de Mrs Brown à Emily Mortimer (j'ai passé tout le film à me dire: "tiens, c'est amusant je ne reconnais pas Emily Watson"). Bref, l'équipe qui gagne était en train de se déliter, sans faire offense aux restants, les années passaient et la décision de placer l'intrigue au Pérou, si elle permettait de la nouveauté, coupait le personnage d'une bonne partie de son sel, celui du poisson hors de l'eau.

Le film vient confirmer ces craintes et en même temps, il conserve pas mal de qualités qui ont fait le succès des deux précédents. On sent que l'écriture est moins rodée, plus laborieuse: il y a toujours des détails amusants, des répliques décalées mais pas autant que dans les précédents et la mécanique manque d'huile. On évoque la double nationalité de Paddington, et on rappelle qu'il a été doublement adopté aussi. Pourtant, la révélation des origines de l'ourson n'a pas tellement d'impact, car lui-même ne se demande jamais d'où il vient vraiment et vit très bien entre deux familles, donc en rajouter une nouvelle au sens large ne change rien, il n'y a pas de conflit à résoudre du côté du personnage principal. De même, la famille Brown est du voyage mais seul Henry a encore un défi à relever, les autres se contentent d'accompagner sans jouer un rôle, à l'exception de Mrs Bird et légèrement Jonathan.

Tout du long, on sent que le cahier des charges est connu et que l'on s'efforce de le respecter mais sans le brio des films précédents: on montre la maladresse de Paddington mais elle n'a pas d'influence sur le déroulement de l'intrigue. Dougal Wilson qui succède à King derrière la caméra use de trucs de mise en scène pour ajouter de la fantaisie à l'ensemble mais il n'y a pas le même sens du rythme. On multiplie les apparitions de personnages connus (hormis Mr Curry, même pas vers la fin pour s'indigner d'une invasion d'ours qui confirmerait ses pires craintes...) et cela fait plaisir de voir toutes ces têtes connues mais le dernier caméo tire en longueur et amusant au départ devient un peu forcé. Le film souffre donc de la comparaison avec les précédents et c'est injuste car il n'est pas mauvais pour autant: les nouveaux personnages sont savoureux, entre une nonne trop souriante et un capitaine atteint de la fièvre de l'or, qui offrent qui une parodie de La Mélodie du Bonheur, qui une famille à la Noblesse oblige...

Emily Mortimer, donc, du fait que le scénario ne sait que faire de son personnage, a du mal à s'imposer et effacer le souvenir de Sally Hawkins, au look plus travaillé et qui menait un peu plus l'action à l'occasion. On remarque surtout Olivia Colman en bonne sœur et Antonio Banderas en capitaine de navire peu doué (et en conquistador, et en prêtre, et en... pseudo-Amelia Earhart...). On sourit plus qu'on ne rit franchement, au moins quand on est adulte, les enfants dans la salle étaient davantage réceptifs mais le protagoniste est toujours charmant et attachant.

Paddington au Pérou est donc un film tout à fait recommandable pour les enfants et les adultes, que les seconds accompagnent les premiers ou non. Néanmoins, on peine à retrouver la virtuosité des deux films précédents et c'est sans impatience qu'on accueillera un éventuel quatrième opus.
potion préparée par Zakath Nath, le Mercredi 26 Février 2025, 22:21bouillonnant dans le chaudron "Films".